CHRONIQUES SUR LE DEUIL

Célébrons la vie!

Nous parvenons à peine à y croire. Depuis le décès de l'autre, la douleur prenait toute la place; nous avions le corps lourd, le cœur éteint et la tête absente. Puis, très lentement, un changement s'est amorcé. Des moments de légèreté ont recommencé à s'installer dans notre vie. Et ça nous étonne au début... Comme si nous avions oublié que c'est possible de se sentir bien.  

Après tous ces mois de noirceur, la lumière revient. Et c'est si bon! Nous cessons de nous sentir prisonniers de notre corps. Enfin (!), nous sommes détendus. Notre énergie est de retour. Des élans d'enthousiasme nous dynamisent. Nous nous surprenons à rire et le sourire transforme notre visage. Le désintérêt laisse place à la curiosité et l'émerveillement. Reconnaissons-le: entre douleur et douceur, il n'y a pas qu'une lettre de différence, il y a un deuil à vivre.

Et nous l'avons vécu. Alors que la mort semblait assombrir notre quotidien, nous avons choisi de demeurer présents à notre vie. Courageusement, nous avons fait l'expérience du deuil de l'autre. Maintenant, nous sommes prêts, malgré tout, à accueillir le bonheur. Notre amour pour l'autre demeure vibrant, mais son absence ne nous entraîne plus dans la souffrance. Nous sommes heureux d'avoir connu cette personne, sans qui notre vie n'aurait pas été la même.

Nous ne crions plus à l'injustice face à son départ. Bien que son décès demeure un évènement triste, nous parvenons un peu mieux à l'intégrer dans notre histoire de vie. C'est ainsi. Notre attention n'est plus centrée sur ce que nous avons perdu, mais plutôt sur ce qui se déroule là, maintenant. Si bien qu'aujourd'hui, nous ressentons une joie de vivre. Et c'est tant mieux, puisque notre vie à nous se poursuit. Aussi bien qu'elle soit savoureuse!

Mélissa Raymond
Travailleuse sociale

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Mélissa Raymond
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Mélissa Raymond

travailleuse sociale